Une cinquantaine de campus des quatre coins de la France se sont challengés pendant deux jours. Leur défi : collecter un maximum de prêts pour des micro-entrepreneurs, principalement des pays du Sud. Cette 6ème édition a battu le précédent record, avec plus de 293 000 € prêtés ! Reportage pour Say Yess, le média de la génération transitions soutenu par l’Avise…
« On a hâte de voir à quel point les écoles et universités seront solidaires cette année ! », s’enthousiasme Sophie Di Palma, en charge de The Rise 2017, la veille du lancement. Cette étudiante en Master, à l’Ecole de Management de Grenoble, fait son stage chez Babyloan, l’entreprise sociale qui organise l’événement.
Sophie s’est occupée des relations avec les associations étudiantes, « de la prospection aux jours J », les 29 et 30 novembre. « Le challenge se veut décentralisé pour représenter la diversité de la jeunesse. Il a lieu à Lille, Paris, Rennes, Nancy, Lyon, Bordeaux ou Marseille, entre autres, et même Montréal ! »
Sur chaque campus, les représentants des associations partenaires s’activent sur leur stand pour sensibiliser le plus d’étudiants possible. Cette année, ils auront convaincu 3 311 participants de financer 241 projets. Qu’ils étudient la gestion, le droit ou la médecine, ils sont tous motivés par l’envie de soutenir une finance qui a du sens.

« C’est une façon de faire découvrir le micro-crédit, car la plupart des étudiants ignore ce que c’est. On leur montre qu’ils ont l’opportunité de participer à un projet concret, de comprendre tout de suite où va leur argent », explique Camille, 21 ans, à l’Université Paris-Dauphine. En Licence Parcours Économie Internationale & Développement, elle est entrée à Dauphine Microfinance l’année dernière. Cette association développe des partenariats avec des Instituts de microfinance (IMF) partout dans le monde, pour proposer des stages et des conférences.

A ses côtés, Eléa, 20 ans, constate que ces sujets sont de moins en moins laissés de côté : « Il y a beaucoup plus de cours, et même de filières dans les écoles et les facs, dédiés à l’économie sociale et solidaire et au développement durable. Ce n’était pas le cas il y a quelques années. On commence à intégrer les liens entre toutes les parties prenantes dans la mondialisation ».
« Ça peut changer la vie d’un village entier ! »
Dans ce contexte mondialisé, certains se projettent dans une carrière qui participera à améliorer les processus de production. C’est le cas de Mona, 22 ans, étudiante à l’IPAG Business School qui fera, l’année prochaine, le Master 2 Global supply chain management et Économie circulaire : « Proposer un challenge est pertinent, car les participants sont majoritairement en grande école et ont l’esprit de compétition ». Comme elle, Elise, la trésorière de l’association IPAG Green School est convaincue par ce format : « Les dons sont difficiles à récolter chez les étudiants, les prêts sont plus accessibles ».
On leur propose de prêter en ligne, à partir de 10 €. « Ce n’est pas grand chose pour nous, alors que ça peut faire une réelle différence pour ceux qui en ont besoin », décrit Quê Anh, en 4ème année de médecine, à l’Université de Paris Descartes. Il faut compter environ 2 mois pour recevoir ses premiers remboursements mensuels. On peut ensuite choisir de retirer son argent ou de le réinvestir dans un autre micro-prêt. « On peut sauver un commerce menacé de fermer, ça peut changer la vie d’un village entier ! ».

Pour son amie Eléa, en L2 Droit dans la même fac, l’accès à des moyens de financement est une question de droits humains : « Ces personnes vivent dans une grande précarité, mais elles sont quand même en droit d’être aidées ». Avec 70 000 € prêtés de plus cette année, la solidarité étudiante fait ses preuves…